Le rendez-vous littéraire comporte plusieurs formats. Le plus souvent on offre la tribune à des écrivains en herbe ou pas assez connus. Après une brève présentation par Lyonel ou un autre responsable de l’activité, on lui donne la possibilité de parler davantage de lui-même. Les questions surgissent durant les pauses. « Dans les échanges entre l’écrivain et le public, quelle que soit la portée des avis, des critiques qui jaillissent, on tâche de maintenir une ambiance de franche camaraderie dans la salle », explique-t-il.
D’autres fois, on fait venir des écrivains de renom tant du pays que de l’étranger. C’est de grands noms comme Frankétienne, Yanick Lahens, Emelie Prophète, Evelyne Trouillot… Et enfin des fois on organise des soirées à thème. A ce type de rendez-vous, on invite en plus des écrivains, des chanteurs, des artistes d’autres disciplines autour d’un thème.
Quand on le questionne sur les célébrités qui ont marqué les « Vendredis littéraires de leurs empreintes au cours de ses 24 ans », il a rétorqué par un soupir avant d’ajouter : « Sans être prétentieux, je dois vous avouer que tous les écrivains aujourd’hui bien perchés ont été à un certain moment de la durée associés aux Vendredis littéraires. Inéma Jeudi, James Noël, Medhi Chalmers, Evens Wèche (Prix Deschamps 2013), Bonel Auguste… pour ne citer que ceux-là. Il n’en serait autrement dans un espace où il y a en permanence un dialogue intergénérationnel », confie l’auteur. Plus loin il avance que ce rendez-vous est de loin le place-to-be pour rencontrer les collaborateurs idéaux pour donner des ailes à ses projets d’écriture.
L’histoire des Vendredis littéraires n’est pas toujours une vallée de roses. Pour cause, au fort du tristement célèbre mouvement « Opération Bagdad » l’activité parfois ne s’organisait pas ou se tenait avec une réduction considérable de l’effectif qu’elle glane en temps normal. « C’était, souligne Lyonel, au grand dam des inconditionnels qui en font un rituel hebdomadaire. »
Une autre épine qui menace en permanence la survie des Vendredis littéraires c’est le fait pour elle de ne pas générer de rentrées. Puisqu’on ne fait pas payer l’accès à ces échanges assez enrichissants, l’activité souffre parfois de difficultés financières.
Jusqu’au tremblement de terre le rendez-vous avait pour cadre l’Université Caraïbes dont le local n’avait pas résisté aux secousses. Depuis il a déménagé au Centre Anne-Marie Morisset sise à la rue Faustin 1er, Delmas 41.
A 24 ans, selon l’initiateur des Vendredis littéraires, il n’y a pas lieu de se fixer de nouvelles ambitions. « On ne change pas une formule qui marche à chaque coup. Le succès de l’activité tient de sa base originelle », affirme-t-il. Le seul vœu qu’il formule à l’occasion de ces 24 ans, c’est que « Les Vendredis littéraires » trouvent de temps en temps de nouvelles têtes pour assurer sa pérennité puisque qu’en principe, selon Lyonel Trouillot, ce n’est pas sa chose à lui ou à tous ceux qui s’y sont joints aux premières heures.