National -Ces derniers jours, les tracasseries causées par des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) à l’égard de certains hommes de loi ont soulevé l’ire de des avocats du barreau de Port-au-Prince. En l’espace de quelques jours, pas moins de deux cas ont été enregistrés. Il s’agit de Me Jerry Pétiote et Réginald Févry battus, le 4 octobre 2018, par des agents de la Police nationale d’Haïti affectés au sous-commissariat de Delmas 33 et Me Elie Dieps Augustin qui a reçu le 9 octobre 2018 un coup au visage au cours d’une altercation entre le greffier Wilbert Rhau et le directeur départemental de l’Ouest Berson Soljour lors de l’audition de Schiller Louisdor au parquet de Port-au-Prince.
En réclamant justice pour leur confrère, ces derniers disent être prêts à aller jusqu’au bout. En marge d’une réunion organisée, ce vendredi, avec ses pairs pour définir les stratégies adéquate face à cette situation, le bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Stanley Gaston, a dénoncé vertement les exactions des forces de l’ordre à l’encontre des membres de la basoche. Le président de la Fédération des barreaux d’Haïti fustige le mépris du chef du parquet, Me Ocnam-Clamé Daméus dans le cadre de ce dossier.
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Pour que la justice soit rendue de façon équitable, selon Me Gaston, des autorités judiciaires doivent être impartiales. « Cette situation est énervante et frustrante. Il aurait dû procéder à l’arrestation de Berson Soljour puisqu’il y a eu flagrance. Si l’avocat en tant que défenseur n’est pas protégé, quel sera le sort des autres notamment des plus vulnérables », a tancé Me Gaston qui a juré que ces deux cas ne vont pas rester dans l’oubli. Toutefois, rien n’est encore décidé, a indiqué l’homme de loi, annonçant que « mercredi prochain le barreau se réunira en assemblée générale. Cette assemblée nous permettra de réaffirmer notre position concernant l’arrestation des policiers fautifs, de se pencher sur le départ du commissaire du gouvernement Ocnam-Clamé Daméus et de décider de l’allégerment ou du renforcement de l’arrêt de travail sur tout le territoire ».
Bien qu’accusés de soutenir des officiers de police, des parquetiers s’abstiennent pour l’instant de tout commentaire. Tout comme le commissaire du gouvernement qui, jusqu’à présent, garde une position neutre sur l’affaire. Me Daméus, dans une note, rappelle l’impérieuse nécessité pour les structures policières, la justice et les corporations d’avocats de développer des liens harmonieux de travail et de continuer à collaborer dans les limites de la loi, dans le respect, l’ordre et la discipline pour la grandeur de l’État à travers ses institutions. Condamnant l’incident, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, dans une note, a assimilé celui-ci à un manque de maîtrise des deux autorités. Le commissaire du gouvernement exige une enquête impartiale par une institution neutre afin de faire la lumière sur ce dossier.