Si lundi les députés n’ont pas suivi Alsace Hubert Dieu dans sa sortie, ce mardi, l’ambiance était un peu plus houleuse lors de la rencontre avec le ministre de la Planification et de la Coopération externe Jean Claudy Pierre. Le président de la commission, Gandhi Dorfeuille, a tout fait pour jouer son rôle de modérateur mais a fini par laisser paraitre le subjectif en crachant : « Kot kòb Fon komino yo » ? En guise de réponse, le ministre explique que les évènements des 6 et 7 juillet sont responsables de l’échec du décaissement des Fonds communaux. Il indique que ces évènements ont porté le pouvoir à changer de stratégies et à prioriser « le social ». Cependant tout n’est pas perdu. Le ministre confie que le processus est en cours en vue du décaissement de ces Fonds communaux perçus comme le dernier souffle des députés en fin de mandat.
Ce vent d’espoir soufflait dans la salle jusqu’à ce que le député de Terrier-Rouge Jovenel Louis ne se mette à plaindre qu’il n’a rien vu dans le document de budget pour sa circonscription. Pourtant, le député souligne qu’il y avait toujours dans les budgets précédents « des sempiternels » budgets destinés notamment à construire une école et des tronçons de route dans sa circonscription. Le ministre s’en est tenu aux généralités en indiquant que le gouvernement prévoit des milliards pour le Nord-Est sans préciser de projet encore de zone d’exécution. Cette réponse est loin de calmer les députés, car l’élu de l’Azile Lemane Premier ne voit, lui non plus, pas les projets de sa circonscription dans ce document de budget.
Trêve de questions, le ministre ne maîtrise pas tout. C’est ce qu’il a montré quand il devait s’expliquer sur la fameuse rubrique dénommée « Amélioration du climat des affaires ». 500 millions de gourdes sont allouées à cette rubrique. Pourtant le ministre peine à expliquer l’objet de celle-ci dans concret. Il admet ignorer la nature de cette rubrique qui renvoie plutôt à l’abstraction mais se réfugie dans le fait que, « si la banque mondiale l’a accepté, ce n’est pas mauvais ».
Se basant sur les explications du ministre, le président de la commission Gandhi Dorfeuille soutient qu’avec de tels budgets ne priorisant pas une approche programme, le pays ne peut que rêver d’être un pays émergent en 2030. La réalité sera toute autre, selon le parlementaire..