La marche a débuté à Carrefour Bassin, entrée nord de la ville, et a pris fin au centre-ville. Des messages circonstanciels ont été délivrés devant la délégation départementale, le commissariat de police, le palais de justice et la mairie. Sur leur parcours, à Gattereau 6, les protestataires ont déposé une gerbe de fleurs sur le lieu d’assassinat de l’entrepreneur Philippe Jean. Une façon d’honorer sa mémoire et de dire que son meurtre ne doit pas rester impuni.
Se révolter contre les actes de banditisme est un devoir citoyen, a affirmé Henriquez Auguste, responsable de la société civile des Gonaïves. Selon lui, la mauvaise gouvernance arrive trop loin. « Il est inconcevable que les responsables soient de mèches avec les bandits », a tranché M. Auguste. Il appelle la population à rester sur sa garde.
Depuis trois jours, les banques privées et la majorité des entreprises locales ferment leurs portes afin de contraindre les responsables à agir. Ce mercredi, les marchés publics, les cambistes et les détaillants des trottoirs ont tous chômé. Conscients de leur vulnérabilité et étant des victimes, ils se sont tous engagés à lutter contre l’insécurité. La neutralisation des bandits c’est tout ce que réclame la population gonaïvienne.
« La sécurité n’est pas une faveur. Elle est un droit inhérent à la nature humaine », a rappelé Jérumé Dieujuste, porte-parole de Gonaïves business union (GBU), organisation qui a lancé la protestation. Dans les prochaines quarante-huit heures, il dit attendre une réponse rassurante et convaincante sinon, prédit-il, dans l’intérêt de la communauté, d’autres stratégies spécifiques seront adoptées. M. Dieujuste invite ses pairs à rouvrir leurs entreprises dès jeudi matin en vue de continuer à desservir leurs clients.
Depuis plus de quatre mois, la ville des Gonaïves vit un climat délétère. A leur gré, des bandits terrorisent la population. Ils braquent des citoyens revenant de la banque, ils pillent des maisons de commerce, tuent des hommes d’affaires et dérobent les passants. En dépit du cri d’alarme des citoyens, les autorités constituées peinent à pallier la situation.