Nov 17, 2018 admin Actualités 0
Depuis plus de deux semaines, un groupe d’enseignants travaillant dans plusieurs institutions scolaires publiques à Port-de-Paix et à Jean-Rabel, ont déclenché un mouvement de protestation sans fin, où à deux reprises ils ont verrouillé les portes de la direction départementale du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle dans le Nord-Ouest. Ne voulant pas baisser les bras face au comportement silencieux des dirigeants, en dépit de leurs actions visant à boycotter le fonctionnement de cette direction, les enseignants ont entamé depuis le mardi 13 novembre 2018, une grève de faim en vue de contraindre l’État à prendre en considération leurs revendications : le paiement des arriérées de salaire de plusieurs années de travail.
Ces enseignants grévistes expliquent que depuis la réception de leurs lettres de nomination, en 2014 et 2015 pour certains, lis n’ont jamais reçu un sou des autorités du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, comme rémunération pour les services fournis pendant 3 à 4 ans dans certains lycées de la ville. Ils ont déploré le fait que le ministre Pierre Josué Agénord Cadet les ait tournés en dérision. « En dépit de différentes formes de protestation entamées pour faire preuve que nous sommes dans le besoin, personne au niveau du MENFP ne nous prend pas en compte. Il s’agit toujours et encore des promesses fallacieuses en vue de boycotter nos mouvements », a déclaré le professeur Josias Duroseau travaillant au lycée Tertullien Guilbaud de Port-de-Paix. Et, huit parmi ces enseignants grévistes sont de ce lycée.
Les locaux de la direction départementale du MENFP dans le Nord-Ouest, étant occupés depuis trois jours, la réalisation d’aucune activité n’est possible. Tout le personnel dudit bureau ne s’est pas présenté, car tous les espaces sont totalement enclavés avec les lits, les vêtements et d’autres matériels (cloches, appareil de radio, etc.) appartenant aux protestataires. Des élèves, et d’autres personnes ayant besoin des services du bureau se sont contentées de faire des va-et-vient. En sous-vêtements les grévistes, dans leurs déclarations, se montrent, cette fois-ci, beaucoup plus déterminés. « Nous sommes ici, jusqu’à ce que nos chèques soient entre nos mains. Nous préférons la mort au lieu de laisser l’espace par les des paroles mensongères des autorités », a martelé l’enseignant Louis Jacqueson, professeur de maths et de physiques.
Cependant, il faut dire que depuis le mouvement de grève de faim, ces protestataires n’ont reçu que les visites de quelques collègues enseignants et des représentants des syndicats d’enseignants. En guise de solidarité, les professeurs du lycée Tertullien Guillaud à Port-de-Paix ont observé deux jours d’arrêt de travail les jeudi 15 et vendredi 16 novembre 2018. Alors que ceux du lycée Sténio Vincent de Port-de-Paix ont respecté partiellement la mode, selon les précisions du professeur Marc Donet Antoine, le coordonnateur départemental de l’Union des normaliens/normaliennes et des éducateurs haïtiens (UNNOH), branche du Nord-Ouest. Ce leader syndical a, pour sa part, dénoncé le comportement « criminel » du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, qui d’après lui, ne reconnaît pas les droits de ceux-là qui travaillent. « Nous sommes solidaires à nos collègues. Et, nous entendons les supporter afin de permettre aux concernés de prendre conscience », a-t-il déclaré.
Opinant sur la dégradation du système éducatif haïtien et les mouvements de grève en permanence des enseignants, certaines personnalités avisées dans le chef-lieu du département du Nord-Ouest ont vivement critiqué l’irresponsabilité des dirigeants au plus haut niveau de l’État, qui n’accordent pas trop d’importance à l’éducation dans le pays. « L’éducation est à la base tout développement, alors qu’ici, c’est le secteur le plus négligé par l’État central. Donc, le changement dont parlent les autorités restera toujours un idéal et perçus que dans les documents. Car, la transformation ou la nouvelle mentalité de peuple que prônent certaines organisations, doit nécessairement passer par une nouvelle génération transcendée par l’éducation », croient-ils.
En général, à côté des jeunes professionnels en éducation ayant leur famille à en prendre soin, se sont nos progénitures qui reçoivent une éducation au rabais, un savoir lacuneux dès sa transmission. Chaque année, il a plus de jours de grève que de jours d’apprentissage dans les écoles publiques dans le département du Nord-Ouest, surtout à Port-de- Paix. Malheureusement, aucune vraie solution n’a été trouvée par des concernés de manière à éradiquer le mal. Ce qui entraîne une profonde inquiétude quant à l’Haïti de demain, selon les opinions de bon nombre des citoyens de la fière cité de Capois la mort.
Marc Edy Ossam
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