Les premiers rapatriements ont eu lieu au début du mois d’avril avec un convoi de 71 migrants haïtiens qui se trouvaient illégalement sur le territoire mexicain et ont été reconduits à Port-au-Prince.
Selon l’agence EFE, les migrants haïtiens ont été rapatriés en Haïti sur un vol de la police fédérale mexicaine à partir de l’aéroport international de Tapachula, d’où est parti un autre vol de la police fédérale avec à son bord 60 sans-papiers cubains.
Pas moins de 13 643 migrants ont donc été rapatriés dans leur pays respectif sur un total de 18 846 dossiers traités par les services migratoires du Mexique durant la période de janvier à février de l’année en cours. Ces rapatriements en cascade n’en seraient qu’à leur début, si l’on se fie aux dernières mesures prises par les autorités migratoires mexicaines, et laissent sur le qui-vive plusieurs milliers de migrants, dont des centaines d’Haïtiens séjournant illégalement au Mexique.
Pour l’instant, les rapatriés sont originaires à 98,6% de pays d’Amérique centrale.
Des informations émanant de l’Institut national mexicain des migrations (INM) confirment en effet que le Mexique est en train de mettre en branle un plan de rapatriement massif des migrants en situation irrégulière sur son territoire, dont les Haïtiens et les Cubains.
En témoigne la récente décision du gouvernement mexicain de suspendre la délivrance du sauf-conduit accordé jusqu’ici aux migrants en provenance de ces deux pays.
Ce sauf-conduit accordait une protection de 30 jours au cours duquel l’INM se devait de répondre à la demande de régularisation du bénéficiaire.
L’édition en ligne du journal La Jornada indique que le gouvernement mexicain a donc pris la décision de suspendre « pour une durée indéterminée » l’octroi de cette mesure de protection aux migrants cubains et haïtiens.
L’INM justifie sa décision en avançant vouloir mettre fin au mauvais usage de ces documents par un réseau d’avocats qui tirait profit des souffrances des migrants.
À en croire les explications fournies par l’INM, ce réseau d’avocats utilisait l’article 136 de la loi sur les migrations, qui facilite la régularisation des étrangers, pour détourner de son usage le sauf-conduit.
Par exemple, les migrants, une fois en possession de ce document, s’en servaient pour traverser librement sur le territoire mexicain jusqu’à leur objectif final: la frontière sud des États-Unis.
Le Mexique, depuis quelque temps, subit donc une importante pression de la part de la caravane des migrants. En conséquence, le gouvernement mexicain tente d’empêcher leur marche vers les États-Unis pour éviter que Donald Trump ne mette sa menace à exécution.
Le président américain menace de taxer lourdement les exportations mexicaines vers les États-Unis si le Mexique ne parvient pas à lutter efficacement contre les milliers de migrants illégaux qui tentent d’entrer illégalement aux États-Unis.
Par ailleurs, si l’on en croit les médias locaux, les rapatriements des migrants cubains et haïtiens enregistrés ce mois-ci sont en nette hausse par rapport à mars dernier.
L’année dernière, rapporte la presse locale, deux Haïtiens seulement ont été rapatriés sur un total de 464 compatriotes enregistrés dans les abris migratoires tandis que, sur la même période, 191 cubains ont été renvoyés dans leur pays sur un total de 504 qui s’étaient présentés aux autorités migratoires mexicaines.
Au premier semestre 2015, par contre, il y eut à peine huit retours parmi les citoyens cubains pour 113 cas enregistrés et aucun rapatrié du côté des Haïtiens pour 391 cas enregistrés.
Ces actions de rapatriement tranchent nettement avec la décision des autorités mexicaines d’il y a deux ans de régulariser les Haïtiens en situation irrégulière, notamment les quelque 4 000 en provenance du Brésil pour la plupart bloqués à Tijuana/Mexicali.
Sources combinées